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Cérémonie des Molières : interpellée sur scène par la CGT, la ministre de la Culture répond vivement

Paris - Publié le mardi 25 avril 2023 à  0 h 08 - n° 319920

Alors que la cérémonie des Molières touchait à sa fin, une cérémonie raccourcie (dépassant cependant de quelque 20' la durée annoncée de 2 heures) et très enlevée, animée par Alexis Michalik avec de nombreuses animations réussies, deux comédiennes membres de la CGT, Toufan Manoutcheri et Lucie Astier, sont invitées à prononcer un discours sur scène, interpellant en conclusion de leur intervention la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak : « Quand est-ce que vous allez décider de sortir de votre silence ? Pendant que vos collègues du gouvernement se répandent en mensonges, vous ne dites rien ; depuis le 13 janvier, vous ne répondez pas aux questions posées par les syndicats sur les conséquences de cette réforme envers les intermittents […]. Avez-vous seulement un avis sur les spectacles annulés pour cause de factures énergétiques, de budget, ou pour cause de l’extrême droite ? Madame la ministre, nous ne sommes pas des chiens ou des chiennes et nous ne rentrerons pas à la niche. A mes frères et à mes sœurs de lutte, que la lutte continue, et vive les casserolades ! » [Applaudissements d’une large partie de la salle.]

Dans une réaction improvisée, la ministre prend alors la parole dans une colère rentrée mais visible : « Pardon, je sais que vous n’avez pas le temps… mais ça va. D’habitude, le rôle du ministre est de rester assis et de ne rien dire, mais là ce n’est pas possible. La phrase de Gérard Philipe qui a été dite date de 1957, une date à laquelle il n’y avait même pas de ministère de la Culture. Aujourd’hui il y a un ministère de la Culture qui défend l’exception culturelle dans le monde, qui défend le régime de l’intermittence qui est une fierté pour notre pays. Vous avez un ministère qui a débloqué des aides massives pendant la crise pour vous soutenir tous et tous les secteurs de la Culture [applaudissements]. Vous avez une ministre à la tête de ce ministère qui a obtenu le budget historique le plus haut (+7 % par rapport à l’année dernière). Inflation, factures d’énergie, j’ai débloqué des aides exceptionnelles pour venir en aide aux structures les plus fragiles, vous le savez, certains syndicats sont là [dans la salle]. Menaces contre des spectacles, des expositions ? A chaque fois j’ai élevé la voix pour défendre la liberté d’expression. » Et de conclure sur l’impossibilité du dialogue avec les syndicats avec des rendez-vous à chaque fois reportés ou annulés : « Je suis là, ma porte est ouverte, et bonne soirée à tous. » [Vifs applaudissements… d’une partie de la salle.]

… Et Alexis Michalik de reprendre la suite de la soirée sous les rires de la salle avec un « Est-ce que quelqu’un a encore envie de s’exprimer… ou c’est bon ? ».

Fin
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