Arcom / C8 : saisine après les théories complotistes non démenties d’un invité dans « TPMP »
Paris - Publié le vendredi 10 mars 2023 à 16 h 40 - n° 317417L’ArcomArcomAutorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a été saisie au sujet d’une séquence diffusée dans Touche pas à mon poste ! (TPMP) sur C8 jeudi 9 mars, dans laquelle un invité, Gérard Fauré, présenté comme l’« ex-dealer du Tout-Paris », a mis en avant une théorie complotiste sur une prétendue drogue prélevée sur des enfants, a indiqué l’Autorité, vendredi 10 mars. L’Arcom va donc « examiner la séquence et apprécier la suite à réserver » à cette saisine, a-t-elle indiqué.
Dans la dernière partie de l’émission de Cyril Hanouna, autour de 21h, Gérard Fauré a été initialement interrogé sur la consommation de cocaïne de Pierre Palmade, qui a causé un grave accident de la route le 10 février, pour lequel l’humoriste a été mis en examen (Satellifacts, 20 février). Dans la foulée, l’invité a présenté comme un fait acquis l’existence de trafics d’enfants visant à prélever dans leur sang une substance nommée adrénochrome pour la consommation de célébrités, une théorie conspirationniste promue notamment par la mouvance complotiste américaine Qanon et démontée à plusieurs reprises ces dernières années.
Ces propos n’ont pas été démentis sur le plateau. « Il y a des gens qui disent que ça existe », a indiqué Cyril Hanouna, tout en affirmant à plusieurs reprises que les dires de son invité « n’engageaient que lui ». Pressé de conclure alors que la fin de l’émission approchait, Gérard Fauré a évoqué le nom du président de la République, Emmanuel Macron, avant que Cyril Hanouna ne rende l’antenne à 21h15. Auparavant, l’invité avait également affirmé que le Vatican était un grand exportateur de cocaïne.
Dans les trois quarts d’heure qui ont suivi la fin de TPMP, les comptes Twitter de l’émission puis de la chaîne C8 elle-même ont « condamné » les propos tenus sur leur antenne par leur invité. Ces extraits ont suscité une vive indignation sur les réseaux sociaux et bon nombre d’internautes ont fait état de leur intention de saisir l’Arcom.
« L’éditeur est responsable de ce qu’il diffuse et doit se porter garant des propos tenus à l’antenne », rappelle le régulateur à l’occasion de ce nouvel incident autour de l’émission de Cyril Hanouna.
Début février, C8 a écopé d’une amende record de 3,5 millions d’euros après les injures lancées en direct par son animateur au député LFI Louis Boyard (Satellifacts, 9 février).