Sénat : la commission d’enquête sur TikTok pourrait rendre ses conclusions avant l’été

La Conférence des présidents du Sénat, réunie mercredi 8 février, a acté la demande de création d’une commission d’enquête sur « l’utilisation du réseau social TikTok, son exploitation des données, sa stratégie d’influence ». La création de cette commission répond à une demande du groupe Les Indépendants - République et territoires, présidé par le sénateur Claude Malhuret (Satellifacts, 3 février). 

La désignation des 19 membres de la commission, issus de différents groupes politiques, interviendra mercredi 1^er mars. La commission dispose de 6 mois maximum pour mener ses travaux, mais Claude Malhuret espère qu’elle pourra rendre ses conclusions « avant les vacances d’été ».

La commission va « essayer de dévoiler un certain nombre de zones d’ombre » sur cette plateforme chinoise très populaire chez les jeunes et à « l’opacité bien supérieure » à celle des autres réseaux, a indiqué Claude Malhuret, jeudi 9 février. Avec TikTok, « on est dans des zones d’ombre, notamment parce que les autres réseaux évoluent dans le cadre d’une démocratie […], alors que TikTok évolue dans le cadre d’une dictature », a-t-il insisté, ajoutant que « la loi chinoise oblige toute entreprise à coopérer avec les services de renseignement ».

Le sénateur ne se « fait pas d’illusion » sur la capacité de la commission d’enquête à obtenir l’ensemble des algorithmes utilisés par le réseau, mais souligne qu’elle a des pouvoirs très étendus, en tout cas à l’intérieur des frontières françaises, notamment pour auditionner des personnes sous serment ou réaliser des contrôles « sur pièces ». « On peut mettre un pied dans la porte », espère-t-il, rappelant que le réseau chinois a « une raison sociale en France ».