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Lobster Films : Serge Bromberg jugé à Créteil les 22 et 23 novembre après un incendie mortel

Paris - Publié le lundi 21 novembre 2022 à 11 h 56 - n° 311516

Serge Bromberg, dirigeant de la société Lobster Films, spécialisée dans la restauration de films, sera jugé à partir de ce mardi 22 novembre pour homicides involontaires, blessures involontaires et mise en danger d’autrui, après un incendie mortel qui avait fait deux morts à l’été 2020, dans un immeuble à Vincennes où des bobines de nitrates étaient stockées. Le procès, prévu sur 2 jours, prendra fin mercredi.

En pleine canicule, ces bobines en nitrate, hautement inflammables, s’étaient embrasées dans un local en sous-sol détenu par Lobster Films, aux murs mal isolés et où la climatisation n’avait pas été enclenchée. L’incendie, violent, a également ravagé l’immeuble voisin avant d’être maîtrisé au bout de 6 heures. Lors de son audition, Serge Bromberg a affirmé ne pas avoir eu conscience qu’il conservait autant de bobines en nitrate. Il juge leur nombre à 965, pour un poids total de 970 kilos. Les enquêteurs, eux, estiment plutôt que le nombre de bobines était compris entre 1 364 et 1 935. Soit un poids allant de 2,5 à 3,6 tonnes.

Une telle quantité de bobines aurait dû faire l’objet d’une demande d’autorisation de stockage auprès de la préfecture, ce qui n’était pas le cas. Il est de toute façon interdit de stocker des bobines au nitrate sous des habitations, et la copropriété de l’immeuble n’était pas au courant de ce qui se trouvait dans ce local. Lors de son audition, Serge Bromberg a déclaré « ne pas avoir pensé » à mettre la climatisation dans le local pendant cette période de canicule. Surtout, l’ancien directeur artistique du Festival d’Annecy a indiqué que le CNCCNCCentre national du cinéma et de l’image animée avait, selon lui, l’obligation de récupérer ses bobines. « A de nombreuses reprises, et de façon répétée, essentiellement à l’oral et de visu, j’ai insisté sur l’urgence de prendre mes boîtes de bobines de nitrate dont le nombre augmentait », se défend-il.

Egalement entendu par les enquêteurs, un responsable du CNC a expliqué, lui, que l’obligation de l’établissement public était « de conserver les bobines de nitrate dans les conditions prévues par la loi, mais en aucun cas de récupérer toutes les bobines de nitrate ». Selon lui, Serge Bromberg est un « collectionneur passionné » qui « n’avait pas conscience de ce qui pouvait se produire ».

Fin
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