YouTube : la plateforme vidéo menacée de sanctions en Russie
Paris - Publié le jeudi 24 mars 2022 à 15 h 50 - n° 303620Accusé de « censure » après avoir bloqué plusieurs médias sur sa plateforme ces dernières semaines sur fond de guerre en Ukraine, YouTube (Google) voit les appels à des mesures punitives se multiplier contre lui en Russie. « Une censure ouverte de la part des plateformes numériques doit avoir des conséquences conformément aux normes de la loi russe », a déclaré le président de l’Union russe des journalistes, Vladimir Soloviev, cité par l’agence Interfax.
« Nous appelons les autorités russes à réagir à cette situation et à prendre des mesures appropriées envers la compagnie Google et le service vidéo YouTube », a-t-il lancé, en précisant que cette demande sera déposée auprès du parquet général, du ministère russe des Affaires étrangères ainsi que du régulateur, Roskomnadzor, qui a multiplié ces derniers jours les blocages de différents services et médias (Satellifacts du 22 mars).
Pour sa part, la holding russe Gazprom Media a dénoncé jeudi le blocage par YouTube en mars des chaînes de télévision russe NTV et TNT qu’elle dirige. « NTV et TNT ont été partenaires de cette plateforme pendant de longues années, ont investi de manière systématique dans leur promotion, et la décision volontariste de les bloquer pour des millions d’abonnés était une surprise absolue », a indiqué la holding dans un communiqué, en qualifiant les actes de YouTube de « politiquement motivés et portant préjudice aux intérêts des spectateurs ».
Le groupe Rossia Segodnia a dénoncé, lui, le blocage par YouTube des ressources d’information de son agence de presse Sputnik. « Toutes les ressources de Sputnik en 32 langues sont inaccessibles, YouTube les a bloquées tout simplement », a affirmé la porte-parole du groupe, Anna Starkova, citée par l’agence publique RIA Novosti.
Roskomnadzor a déjà accusé la semaine dernière Google et YouTube d’activités « terroristes », première étape vers un possible blocage. Selon le régulateur, des utilisateurs de YouTube « diffusent des publicités avec des appels à mettre hors service les communications ferroviaires de la Russie et de la Biélorussie », pays allié de Moscou depuis lequel est menée l’offensive sur le nord de l’Ukraine.